Maintenir l’agriculture en zone humide est primordial
Un tiers des zones humides du Bassin Artois-Picardie est occupé par des prairies humides exploitées par des agriculteurs qui valorisent ces espaces, principalement par une activité d’élevage bovin. De façon plus marginale, certaines terres humides sont valorisées en maraîchage. Une des clés de préservation des zones humides du Bassin est donc la préservation de ces terrains exploités pour un usage agricole.
Via ces zones humides, les agriculteurs rendent de nombreux services
Les agriculteurs sont les premiers gestionnaires des milieux humides. L’utilisation agricole durable et performante des zones humides permet de lutter contre l’abandon des terres, leur enfrichement et préserve leurs fonctionnalités.
Les prairies humides fauchées ou/et pâturées sont des habitats riches en biodiversité (flore et faune) et présentent des espèces propres à ce milieu plus ou moins rares. Inondées ou gorgées d'eau sur une période plus ou moins longue, elles sont fort utiles à la régulation des cours d'eau, notamment pour la prévention des inondations. Elles sont à la fois le meilleur outil de gestion écologique et d’entretien applicable aux zones humides mais aussi l'un des moyens d'entretenir des mosaïques d'habitats et milieux plus ou moins ouverts, d’entretenir les paysages et de capter du carbone.
Maintenir ces zones humides et préserver leurs fonctionnalités nécessitent une gestion adaptée de ces milieux. Cela suppose de renforcer les conditions de viabilité de l’élevage ou du maraîchage sur ces territoires en proposant des solutions adaptées répondant à trois dimensions : technique, financière et sociale.
Conscients de ces enjeux, l’Agence de l’Eau Artois-Picardie co-finance depuis 2013 en partenariat avec différents acteurs du monde agricole dont la Chambre d’agriculture, le Programme de Maintien de l’Agriculture en Zones Humides (PMAZH).
Ce programme a pour vocation de préserver les prairies humides, et de maintenir l’élevage en revalorisant l’utilisation des prairies humides, tout en conciliant viabilité économique de l’exploitation et préservation des fonctionnalités des ZH (biodiversité, paysage…). Pour se faire, un accompagnement technique complet et entièrement pris en charge est proposé aux agriculteurs concernés. Cet accompagnement comporte entre autre : le suivi du parasitisme (analyses+audit), le calcul de la marge brute de l’atelier lait ou viande, des accompagnements individuels ou collectifs sur des questions précises et variées autour de l’herbe, la mise en place de la démarche Pâtur’Ajuste, des actions spécifiques sur le volet maraîchage…
La force d’un programme multi-partenariat
Ce programme réunit une quinzaine d’acteurs avec des profils différents : techniciens agronomes, écologues. L’intérêt de travailler ensemble est de pouvoir réaliser une approche globale en tenant à la fois compte des objectifs et contraintes agricoles et environnementales.
L’ensemble des acteurs impliqués dans le PMAZH sont :
Agence de l’Eau Artois Picardie, Avenir Conseil Elevage, Bio en Hauts-de-France, Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais, Chambre d’Agriculture de la Somme, Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, Conseil départemental de la Somme, Conservatoire d’Espaces Naturels de Picardie, Parc Naturel Régional de l’Avesnois, Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale, Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut, SCOPELA, Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard, VET’EL
Des intentions qui évoluent au fil des années
Au lancement du programme, l’intention était de démontrer le manque à gagner lié à la présence de prairies humides sur les exploitations pour pouvoir justifier l’intérêt d’une indemnité compensatoire pour handicap naturel.
Une étude statistique a comparé les résultats technico-économiques de 2013 à 2018 des éleveurs participant au PMAZH avec d’autres hors zones humides. Elle a révélé un différentiel entre les deux groupes en faveur de celui hors zones humides. Toutefois, aucune corrélation directe n’a pu être établie entre les résultats économiques et la proportion de prairies humides.
Finalement, le programme a plutôt fait ressortir le fait que les zones humides ne sont pas forcément une fatalité pour les agriculteurs. Plusieurs exploitations avec des surfaces importantes en milieux humides présentent de très bons résultats.
Souvent, les fermes qui tirent profit de ces milieux les gèrent différemment des autres prairies, les rendant ainsi complémentaires.
Désormais, le PMAZH vise plutôt à valoriser les pratiques des éleveurs sur ces milieux. La logique de compensation a fait place à celle de la rémunération des pratiques agricoles sur ces milieux pour les services environnementaux qu’elles permettent.
Vérifiez si vous êtes en territoire PMAZH...
Vous souhaitez rejoindre le programme ? Grâce à notre carte vérifiez que vous etes concerné par le programme, une seule prairie sur les territoires PMAZH est nécessaire !
Cliquez sur un des secteurs colorés sur la carte pour accéder aux communes concernées par le PMAZH sur ce territoire.
Je me localise sur une carte2019 - 2021
Le projet AMADOS (2019-2021) teste des méthodes alternatives au désherbage chimique de l’oignon pour réduire les intrants agricoles. Diverses techniques sont évaluées pour offrir des solutions durables face aux enjeux écologiques et réglementaires.
2020 - 2023
Le projet AD'METHA accompagne les agriculteurs des Hauts-de-France pour un approvisionnement durable des méthaniseurs. Par des cultures dédiées, il évalue les impacts agronomiques, économiques et environnementaux pour une production énergétique locale.
2021 - 2023
Ce programme vise à revitaliser la production de houblon en Hauts-de-France pour soutenir la demande croissante des brasseurs régionaux. Il offre aux producteurs un accompagnement technique, des aides financières et des débouchés diversifiés.
2022 - 2023
Le projet Reflex'CIVE vise à renforcer les compétences des agriculteurs et conseillers pour intégrer les cultures intermédiaires à vocation énergétique dans les systèmes agricoles, garantissant durabilité et rentabilité de la filière biogaz.
2022 - 2027
Le projet Clim’EauFil aide les filières agricoles du bassin Artois-Picardie à définir des stratégies d’adaptation au changement climatique, en conciliant productivité et gestion durable de l’eau, avec un plan d’action évolutif jusqu’en 2050.