Dernière mise à jour le 04 décembre 2024
Vous habitez à proximité de champs agricoles et vous vous posez des questions ?
Cette page a pour but de répondre à quelques-unes d’entre elles et de vous aider à mieux comprendre les pratiques dans les champs avec un pulvérisateur.
Bien évidement ceci ne remplace pas un échange avec votre voisin agriculteur : pour bien vivre ensemble à la campagne, privilégions le dialogue entre agriculteurs et riverains !
L’objectif pour l’agriculture conventionnelle est de parvenir à un bon équilibre entre les exigences de santé, non discutables, et les bénéfices apportés par un usage raisonné des produits phytosanitaires pour la protection des cultures :
Face aux maladies, "mauvaises" herbes ou attaques d’insectes qui peuvent entraîner jusqu’à la destruction totale d’un champ, les agriculteurs ont besoin de protéger leurs cultures. Pour un coût identique, il n’existe pas toujours à ce jour, d’alternatives non chimiques aussi efficaces. Les produits phytosanitaires permettent également d’éviter la présence dans nos aliments de plantes toxiques comme le datura. En plus des précautions à prendre pour la santé et l’environnement, les traitements ont un coût et prennent du temps. Pour les limiter, les agriculteurs observent la plante et le sol afin d’apporter la juste dose au bon moment et au bon endroit.
Pour protéger efficacement ses cultures tout en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement, l’agriculteur prend en compte différents paramètres : le vent, l’humidité et la température.
L’objectif n’est pas de se cacher en traitant tôt le matin ou tard le soir. Le taux d’humidité de l’air augmentant, traiter le soir favorise l’efficacité du traitement et permet donc de réduire les doses de produits phytosanitaires utilisées. Autre avantage, cette pratique limite l’impact direct du produit sur les abeilles et autres pollinisateurs qui sont absents des champs après le coucher du soleil.
Comme pour les antibiotiques, les produits phytosanitaires ce n’est pas automatique. De nouvelles technologies de suivi agronomique les aident aujourd’hui dans cet objectif. L’utilisation de solutions alternatives non chimiques progresse également.
Outils de désherbage mécanique, robots, pulvérisation haute précision, variétés résistantes aux agresseurs, associations de cultures sur plusieurs années pour diminuer les attaques... : la recherche avance, les agriculteurs s’y investissent mais cela nécessite du temps.
Selon les besoins, les agriculteurs utilisent le pulvérisateur pour épandre des produits phytosanitaires ou des produits nutritifs :
Pour nous protéger, le recours aux produits phytosanitaires est très encadré en France.
Les produits phytosanitaires utilisés sont tous homologués par un organisme indépendant : l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES), après avoir été soumis à des tests qui durent en moyenne 10 ans. L’homologation prend en compte systématiquement les risques sanitaires pour les personnes qu’elles soient directement utilisatrices ou non (personnes présentes, voisinage, consommateurs...).
Périodes, zones ou distances de traitement : c’est la législation qui autorise ou non les agriculteurs à épandre après avis de l’ANSES. Selon le produit et son mode d’application, la réglementation impose différentes distances le long des zones habitées.
Excepté pour les produits les plus à risque, qui sont de plus en plus rares, certaines distances sont réduites par les chartes d'engagement des utilisateurs agricoles de produits phytosanitaires (Charte du Nord - Charte du Pas-de-Calais) si l’agriculteur utilise des buses de pulvérisation "dernière génération".
En bio, on utilise des techniques alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, y compris avec un pulvérisateur. Les rendements sont souvent plus faibles et variables. Le passage en bio n’est pas toujours facile avec, pour certaines productions, des impasses techniques. C’est une prise de risque dans un marché concurrentiel mais, si la demande des consommateurs se poursuit, le nombre d’agriculteurs bio augmentera encore.
Agriculture bio et conventionnelle sont complémentaires pour répondre à la diversité des attentes des consommateurs. Les agriculteurs échangent régulièrement sur les pratiques, c’est donc toute la profession qui progresse ensemble.
Les particuliers utilisent aussi parfois des pesticides : anti-mouches, raticides, produits pour traiter les combles, façades et toitures, anti-puces, anti-poux, produits de beauté, désinfectants ménagers et autres produits contre les champignons, bactéries...
Utilisés pour protéger et soigner les cultures,les produits phytosanitaires sont réglementés et leur utilisation strictement encadrée jusqu'à la gestion des déchets.
Comme les organismes vivants, les plantes sont attaquées par des parasites (maladie, insectes, ravageurs) et peuvent être concurrencées par de mauvaises herbes, deux phénomènes bien connus des jardiniers. Pour y remédier, on utilise les produits phytosanitaires ou phytopharmaceutique et ainsi préserver les cultures et leur qualité.
A chaque étape de leur vie, ces produits sont soumis à une réglementation stricte. Leur commercialisation nécessite au préalable l'obtention d'une autorisation de mise sous le marché (AMM) assortie à des conditions d'usage comme pour les médicaments destinés à l'Homme. Pour pouvoir les utiliser ou les vendre, un certificat d'aptitude est obligatoire nommé Certiphyto est obligatoire et valable 5 ans. Côté matériel, un contrôle technique du pulvérisateur garantit la conformité du matériel : la juste dose, sans dérive vers le voisinnage ou l'environnement.
Avec la science, la recherche et les innovations les produits phytosanitaires d'aujourd'hui ont fortement évolué permettant une efficacité à plus faible dosage. D'autres techniques, telle que la pulvérisation bas volume, augmentent également leur efficacité. Les techniques agronomiques réalisées par l'agriculteur tout au long du cycle de la plante sont encore un autre levier utilisé.
Depuis 2008, tous les professionnels doivenr répondre aux objectifs du plan Écophyto, lequel vise à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires sur l'ensemble du territoire national tout en maintenant une agriculture économiquement performante. Agroécologie, Groupe 30 000, bandes Fleuries...Les groupes d'agriculteurs innovent au quotidien et impulsent de nouvelles techniques pour répondre au mieux aux attentes des consommateurs et de la société.
En 2020, des distances minimales de traitement à proximité des habitations ont été instaurées en fonction des cultures et des matériels utilisés. Ces zones de non traitement ou "ZNT", fixées par l'arrêté de décembre 2019 désignent "l’éloignement minimal entre la zone à protéger et le végétal ou la surface qui reçoit directement le produit phytopharmaceutique, à l’exception des produits de biocontrôle auxquels les distances ne s’appliquent pas et sous réserve des dispositions particulières éventuelles des autorisations de mise sur le marché (AMM)"
Vous habitez à proximité d’un champ et vous êtes inquiet pour vous-même ou votre entourage ?
Votre réflexe doit être d’en échanger directement avec votre voisin agriculteur : chaque situation étant unique, c’est la personne la plus à même pour répondre à vos interrogations et échanger sur les traitements et techniques dans les champs.
Pour toute question sur l’épandage de produits phytosanitaires, contactez la Chambre d’agriculture