En blé, à une densité de 77 coquelicots/m², le préjudice sur le rendement est compris entre 10 et 15 %. En situation de culture insuffisamment couvrante, le coquelicot peut exprimer un haut niveau de nuisibilité bien supérieur.
CALENDRIER DE DEVELOPPEMENT*
La levée des coquelicots est optimale lorsque les semences sont proches de la surface (premiers centimètres du sol).
La durée du cycle végétatif est estimée à 100 jours.
La période de floraison s'étend de mai à juillet. Un pied de coquelicot produit de 1 à 400 fleurs soit en moyenne, 14 500 à 19 500 semences/pied.
La réduction du travail du sol peut favoriser sa multiplication par une concentration élevée en surface des graines produites. L'enfouissement des graines en profondeur augmente plutôt leur durée de conservation dans le sol.
Un contrôle insuffisant en culture (céréales et colza d'hiver notamment) élève rapidement le stock semencier, en raison de la forte capacité de l'espèce à produire des graines.
AGRONOMIE TRAVAIL DU SOL ET SUCCESSION CULTURALE
- Si vous êtes en système non labour depuis plus de 10 ans, un labour occasionnel peut devenir inévitable en cas d'échec significatif.
- En système labour, l'enfouissement fréquent des graines est contreproductif, et contribue plutôt maintien (voire à l'enrichissement) du stock semencier.
- Vous devez réduire la part des cultures d'hiver dans la rotation et favoriser les déstockages via des faux-semis soignés même s’ils ne sont pas toujours faciles à positionner à l’automne.
LUTTE EN VEGETATION
Les coquelicots résistant aux sulfonylurées (famille des inhibiteurs d’ALS) sont aujourd’hui plus courant. Les solutions curatives se trouveront donc préférentiellement dans d’autres familles :
- INTERCULTURE : GLYPHOSATE et 2.4 D
Bonne efficacité du glyphosate sur stades jeunes, dès la dose de 540 g/ha.
L'ajout de 2,4-D (600 g/ha) permet de moduler la dose de glyphosate à la baisse (360 g/ha).
Sur stades développés, l’association reste pertinente, mais à des grammages plus élevés ( 720 g/ha de glyphosate et 840 g/ha de 2,4-D).
Attention à la rémanence des hormones si des cultures de printemps sont à suivre …et si la réglementation en vigueur autorise la destruction chimique des intercultures.
- BLE D’HIVER : PENDIMETHALINE, DFF, 2.4 MCPA et CLOPYRALIDE
- A l'automne : les associations à base de pendiméthaline sont efficaces, comme les anti-dicots à base de DFF renforcés de produits de contact.
- Au printemps : le MCPA et le clopyralid apportent un niveau de contrôle intéressant. Les sulfonylurées elles, sont très efficaces mais peuvent être concernées par les problèmes de résistance.
- COLZA D’HIVER : NAPROPAMIDE, METAZACHLORE, AMINOPYRALIDE ET DIMETHENAMID
- Bon comportement des solutions de prélevée en général.
Les programmes à base de napropamide sont efficaces.
- L'association metazachlore et diméthénamid-p est également performante.
- L’aminopyralid et le propyzamid peuvent s’envisager en solution de rattrapage.
EVITER LES GENES DE LA RECOLTE
En cas de forte présence à la moisson, le coquelicot pénalise la maturité de la récolte et retard les chantiers tout en introduisant des impuretés indésirables. Pour éviter d’infester d’autres parcelles, respecter quelques règles simples:
- Récolter les parcelles propres en premier, pour terminer par les plus sales en dernier. Attention quand même à bien nettoyer la batteuse d’une campagne à l’autre…
- Une fois la parcelle récoltée : nettoyer la machine sur une aire stabilisée, de la barre de coupe au broyeur en passant par la vis de vidange
*Informations extraites du site des instituts techniques : INFLOWEB
Laurent DEVOCHELLE
