Quels sont les produits épandus?
- en majorité des effluents d’élevage (fumiers, lisiers..). Ils représentent environ 70 % de ce qui est épandu dans notre région.
- mais également des produits issus des particuliers ou des industries. C’est le cas par exemple des composts de déchets verts, de sous produits d’industries agro-alimentaires et de boues de stations d’épuration.
Nous sommes tous producteurs de déchets !
Que deviennent les déchets verts que je ramène en déchetterie? Et mes eaux usées envoyées en station d’épuration? Que fait mon entreprise des déchets organiques qu’elle produit? Après traitement, ces déchets organiques transformés sont bien souvent épandus en agriculture, à la condition d’avoir la garantie de leur innocuité (respect des teneurs en éléments traces métalliques…)
En épandant ces produits (composts de déchets verts ou de déchets d’industries agro-alimentaires, boues de stations d’épuration urbaines ou industrielles, digestats,…), les agriculteurs participent au recyclage de proximité des déchets organiques. Bien maîtrisée, c’est la solution reconnue la plus écologique (moins de rejets CO2, moins de transports…). Le recyclage de ces déchets fait partie des axes forts du Développement Durable.
Quels intérêts ont ces produits?
Les produits organiques sont épandus car ils contiennent des éléments fertilisants (azote, phosphore et potasse,…) intéressants pour les cultures. Selon leur nature, ils se substituent en partie aux engrais chimiques. Ils apportent également de la matière organique (humus) et éventuellement du calcium, ce qui améliore la structure du sol et limite les risques de ruissellement et d’érosion des sols.
Pourquoi sont-ils réalisés principalement en été sur une période très courte?
Dans notre région de grandes cultures, la période la plus favorable aux épandages est assez courte et se situe principalement après la moisson : il faut que les récoltes soient faites et que les nouvelles cultures ne soient pas encore implantées. C’est pourquoi les épandages sont bien souvent réalisés entre la mi-août (après la moisson) et la mi-octobre (avant les semis d’automne).
- Les épandages peuvent se faire aussi au printemps suivant les surfaces disponibles, mais les conditions climatiques sont souvent moins favorables.
Et les odeurs dans tout ça?
Les produits épandus sont d’origine organique et fermentescible. Ils se décomposent comme tous les produits naturels sous l’effet des micro-organismes. Cette décomposition par les micro-organismes va participer à « nourrir » le sol et donc à maintenir sa fertilité. Un sol bien pourvu en matières organiques résiste aussi beaucoup mieux à l’érosion (coulées de boues après les orages).
Des techniques existent pour atténuer en amont les odeurs, comme le compostage ou la méthanisation. Mais c’est surtout au moment des épandages, qu’il convient de respecter de bonnes pratiques qui limiteront les nuisances (distances des habitations, enfouissement rapide…).
Pourquoi y a t-il tant d’épandage?
Les épandages sont concentrés dans une courte période et donnent l’impression, à tort, d’être très nombreux. Dans notre région il y a beaucoup moins d’épandage que dans d’autres où l’élevage est très intensif, comme dans l’Ouest de la France. En Hauts de France, chaque année, l’épandage de produits organiques nécessite environ 25 % des surfaces agricoles.
Quelles sont les règles d’épandage et de stockage par rapport au voisinage?
Les distances imposées vis à vis des habitations ne sont pas uniformes et varient (de 0 à 100 m) selon l’origine du produit, sa nature, son délai d’enfouissement.
- Pour limiter les odeurs (et les problèmes de voisinage), quelque soit la réglementation imposée, il est conseillé de travailler le sol le plus tôt possible après l’épandage c’est à dire dans la journée au plus tard. Il faut également éviter les épandages le week-end, surtout quand le vent et la chaleur sont au rendez-vous !
- Des règles pour le stockage des produits solides en bord de champ sont également imposées et varient également selon leur origine.
Les épandages, une pratique respectueuse de l’environnement ?
Les épandages de produits organiques doivent également respecter des distances vis à vis des cours d’eau, des captages d’alimentation en eau potable, des zones de baignades.
- L’agriculteur tient compte de l’intérêt agronomique du produit. Il remplace en partie les engrais minéraux et adapte ses doses selon les besoins réels de la culture.
- L’implantation de cultures intermédiaires (ex : moutarde) est une pratique obligatoire lorsque l’épandage est réalisé après la moisson devant une culture semée au printemps. Elle permet de retenir les nitrates apportés par les produits et ainsi d’éviter les risques de lessivage vers les nappes phréatiques pendant la période hivernale.
- Les épandages sont une pratique bien encadrée par diverses réglementations (plans d’épandage, normes…). Ils sont suivis et tracés (enregistrement dans le cahier d’épandage…).
Pour en savoir plus sur les distances de stockage et d’épandage dans le Nord-Pas de Calais et dans la Somme :
