Dernière mise à jour le 03 décembre 2024
La sortie de l’hiver est le moment privilégié pour observer sa prairie et agir pour aider la végétation à repartir du bon pied.
Avant toutes interventions, le mot d’ordre est « PORTANCE ». Ce critère est décisif à la bonne gestion de la prairie pour la saison. Même si l’herbe n’a pas encore démarré sa croissance, ne négligez les différentes étapes à réaliser.
1er apport azoté : atteindre les 200°C cumulés
La fertilisation azotée des prairies à exploitation précoce doit avoir lieu aux environs de 200°C cumulés depuis le 1er janvier si on veut avoir le rendement maximal.
Pour une exploitation plus tardive (en juin pour du foin) il est préférable d’attendre les 300°C cumulés afin de ne pas trop pénaliser la qualité du fourrage.
Les dates d’apport sont très variables d’une année à l’autre, les 200°C pouvant être atteints fin janvier comme début mars.
Certaines parcelles de RGA/TB produisent des bons rendements annuels en absence d’azote minéral. Toutefois la pousse d’avril début mai est plus faible car la minéralisation des sols est peu active. C’est une pratique à réserver aux systèmes qui ont à leur disposition des surfaces d’herbe importantes. L’apport d’azote minéral sur RGA/TB sera toutefois réservé aux parcelles de plus d’un an et limité à 1 ou 2 apports de mars avril.
Hersage et roulage des prairies, prévision de pâturage
L’outil le plus couramment utilisé est la herse à pâture. Elle a 3 fonctions principales :
- Etaler les bouses pour répartir la valeur fertilisante et faciliter leur décomposition
- Désherber mécaniquement les adventices ainsi qu’enlever la masse compacte de matière organique morte à la surface de la prairie
- Niveler le sol et le scarifier pour le décompacter et le scarifier
ATTENTION : Le hersage ne doit pas être systématique et lorsqu’il est réalisé, il est impératif que la portance soit au rendez-vous. Il faut faire l’impasse que de réaliser un mauvais hersage.
Le roulage des prairies peut s’avérer nécessaire pour rasseoir les terrains soulevés par le gel ou par les galeries de rongeurs et favorise la bonne reprise de l’enracinement des plantes. Toutefois, comme pour le hersage, il se raisonne au cas par cas et peut aussi avoir un effet néfaste pour la prairie si il est réalisé tardivement.
Focus « prairies inondées »
À la suite des intempéries de fin d’année, certaines prairies devront certainement être remise en état. Il convient impérativement de faire le tour de celles-ci et d’analyser la situation pour agir dès que les conditions seront favorables. Disparition du couvert occasionnant des espaces vides, propices aux développements des adventices, surplus de terre déposé par les eaux, végétations asphyxiées dû à l’eau stagnante ou encore le nettoyage des détritus qui se seront accumulés et déposés suite à la décrue… Une fois l’état des lieux réalisé, si c’est nécessaire, il faudra certainement envisager une rénovation soit par sursemis ou resemis. Il conviendra d’agir dès que les conditions pédoclimatiques seront favorables. Il faudra privilégier des espèces agressives et d’implantation rapide pour couvrir le sol.
Préparation et organisation du pâturage
Pour valoriser le mieux possible les prairies, il est conseillé de prévoir à l’avance comment elles seront utilisées : Combien d’animaux au pâturage, quelles catégories, sur quelles parcelles et sur quelles surfaces, combien d’hectares seront à récolter et sous quelle forme : ensilage, enrubannage, foin ?
Ces prévisions sont bâties sur l’expérience des années antérieures, les particularités de l’exploitation et les choix de l’éleveur : parcellaire (proximité des parcelles, taille des ilots…), surface en herbe par animal (ares par UGB), niveau de fertilisation, potentiel agronomique…Un prévisionnel de pâturage reste une bonne stratégie pour anticiper, gérer et prévoir le déroulement optimal de la saison de pâturage.