Dernière mise à jour le 04 décembre 2024
Les animaux souffrent davantage des températures élevées que du froid. La baisse de production de lait en vaches laitières peut atteindre 10 à 20 %.
En période de fortes chaleurs, les besoins des animaux en eau sont fortement accrus : pour une température de 30°C, ils doublent par rapport à l’hiver pour une même alimentation. Ainsi, une vache en lactation peut actuellement consommer plus de 150 litres d’eau par jour !
Quantité d’eau consommée par animal et par kg de MS ingérée selon la température extérieure | |||
Type animaux | Température extérieure | ||
Inférieure à 15° C | Egale à 25° C | Egale à 30° C | |
VL en fin de gestation | 4 à 5 litres | 6 à 7,5 litres | 8 à 10 litres |
VL en lactation | 4,5 à 5,5 litres | 6,5 à 8,5 litres | 9 à 11 litres |
Bovin à l’engrais | 3,5 litres | 5,5 litres | 7 litres |
Un coup de chaleur provoque une forte diminution de l’appétit qui peut atteindre 25%. Au pâturage, les parcelles ombragées sont bien sûr préférées. En bâtiment, pour favoriser le refroidissement de la température corporelle, l’idéal serait d’installer des ventilateurs et brumisateurs. Avant tout, il est important de laisser le bâtiment se rafraîchir la nuit en l’ouvrant au maximum pour créer des courants d'air.
Fourrages, comment les exploiter au mieux ?
Les conditions météorologiques actuelles sonnent le glas de la période de pâturage. Pour ne pas abîmer les parcelles, il est préférable de parquer les animaux sur une prairie, de préférence ombragée, et de les affourager tant que la pousse ne reprend pas. Il vaut mieux avoir un surpâturage sur une petite parcelle que sur l’ensemble. Cela évitera de compromettre la repousse par un surpâturage excessif (en dessous de 3 cm de hauteur).
Même si des pluies significatives venaient à faire leur apparition (plus de 30 mm), la repousse sera longue, de l’ordre d’un mois minimum. Il sera nécessaire de laisser aux pâtures le temps de reverdir et d’accumuler suffisamment de hauteur (8 à 10 cm).
Notez que toutes les prairies ne sont pas égales face à la sécheresse. Les prairies multi espèces résistent mieux et poussent jusqu’à 28°C : Fétuque élevée, Dactyle, Brome,… ont un enracinement profond et supportent mieux les fortes températures. A l’inverse, le Ray Grass ne pousse plus après 22 °C…
A ce jour, difficile de mesurer les conséquences de ces fortes températures et du manque d’eau. Cet épisode caniculaire a d’abord eu pour effet de bloquer l’élongation des tiges avec une incidence variable selon le stade du maïs. Il tombe malheureusement à une période bien délicate de fécondation de la fleur femelle (soies) et de détermination du nombre de grains viables sur l’épi. Un manque d’eau de la floraison jusqu’à trois semaines après aura essentiellement pour conséquence de limiter le nombre de grains formés.
Selon la pluviométrie du secteur, de la profondeur de l’enracinement et de la réserve hydrique du sol, le comportement du maïs sera différent. Surveillez en particulier l’évolution des maïs implantés en parcelles séchantes (cranettes, limon sableux) : l’objectif est de récolter une plante ensilable c'est-à-dire à un taux de MS permettant la conservation avec des feuilles encore vertes pour faciliter le tassement et le processus d’acidification. Le retour de la pluie sur une plante qui garde quelques feuilles vertes (4 à 5 feuilles au niveau et au dessus de l’épi) permet d’assurer une photosynthèse suffisante pour la poursuite du cycle. Dans tous les cas, le scénario d’une récolte précoce cette année se dessine.
Que faire si les stocks de fourrage sont justes et le rendement maïs fourrage compromis ?
Conseils basés sur les observations terrain en date du 27 juillet à ajuster en fonction des conditions climatiques des prochains jours.
Pierrick BOULAN
Conseiller productions animales et fourrages