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Semis de céréales et de protéagineux de printemps, est-il trop tard ?

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L’arrêt des pluies n’est pas annoncé avant 7 jours repoussant vos semis au-delà du 10 avril. A cette date, est-il trop tard pour semer des céréales, pois et féveroles de printemps ?

La météo vous empêche toujours d’avancer les travaux des champs. Certains d’entre vous ont profité des créneaux de fin mars pour semer les cultures de printemps souvent « coûte que coûte » mais il en reste encore à semer… L’arrêt des pluies n’est pas annoncé avant 7 jours repoussant vos semis au-delà du 10 avril. A cette date, est-il trop tard pour semer des céréales, pois et féveroles de printemps ?

            Les céréales de printemps

Le graphique ci-dessous reprend des essais en conventionnel pluriannuels conduits par Arvalis sur les dates de semis d’orge de printemps. Il en ressort logiquement que plus on sème des orges de printemps tardivement, moins le rendement est bon. Passé le 15 mars, on prend le risque d’avoir un rendement en deçà de la moyenne pluriannuelle. Cependant, dans les sols profonds, il n’est pas rare de voir des semis tardifs avec de bons rendements surtout si le climat est favorable lors de la montaison et du remplissage. Pour Arvalis : « Passé le 1er avril, les semis sont toujours possibles mais la prise de risque nous semble trop importante, on conseillera plutôt de basculer vers d’autres cultures de printemps type maïs. ».

 

Pour autant, semer une céréale au 15-20 avril ne l’empêche pas d’épier. Ce sont les composantes de rendement qui peuvent être affectées comme le nombre d’épi/m². En effet, dès la levée, les céréales sont sensibles aux températures et surtout à la photopériode (durée du jour) qui induisent rapidement la montaison. Le PMG est lui aussi pénalisé par des semis tardifs qui sont plus exposés à l’échaudage lors de la phase de remplissage du grain.

Dans tous les cas, si vous décidez de semer vos céréales de printemps, nous souhaitons attirer votre attention sur plusieurs points :

  • Augmenter vos densités de semis pas moins de 400 gr/m² pour toutes espèces confondues (blé, orge ou triticale) dans les bonnes terres et monter à 420-430 gr/m² en terres superficielles voire à 450 gr/m² dans les plus mauvaises terres.
  • Choisir des variétés alternatives (note 8 à 9).

Féveroles et pois de printemps

Pour le semis des protéagineux, ce qui se joue c’est l’exposition au stress hydrique et thermique lors de la floraison. Plus on décale les semis, plus on expose les protéagineux à des stress hydriques et thermiques (températures supérieures à 25-27°C) pouvant entrainer des coulures de fleurs. Pour cette année, aux vues des conditions climatiques, on peut penser que le stress hydrique sera limité. Toutefois, pour le stress thermique, Terres Inovia a mis au point cette carte qui montre qu’au-delà du 25 mars, le risque d’avoir des stress thermiques qui impactent le rendement est fort.

Ce risque est donc encore plus fort pour des semis réalisés à partir de mi-avril. Si vous semez des protéagineux, les doses de semis sont à augmenter pour la féverole il faudra viser entre 45 et 50 gr/m². En revanche, pour les pois les doses de semis restent entre 80 et 100 gr/m². Des associations avec des céréales sont une alternative pour réduire les risques climatiques. Dans ce cas, les densités s’établissement sur une base de 80 % protéagineux + 30 % céréales (BIKINI en triticale ou TOGANO ou LENNOX en blé).

Repenser mon assolement ?

Certains d’entre vous se posent peut-être la question de remplacer vos semis de printemps par des semis plus tardifs comme du maïs, tournesol, soja ou sarrasin. Dans ce cas, plusieurs questions se posent :

  • Changer l’assolement pour 2024 a des conséquences sur l’assolement de 2025.
  • Quelles charges mon changement d’assolement va-t-il engendrer en termes de coût de fertilisation, de coût de semences, de coût de mécanisation, gestion des chantiers, etc.
  • Par rapport aux oiseaux : ai-je la possibilité de surveiller correctement ces parcelles ?
  • Filières : y a-t-il un marché pour vendre ces cultures ? A quel prix ? Disponibilités des semences ?

Afin d’alimenter votre réflexion, nous vous fournissons ci-après un tableau qui propose une approche économique réalisée par les collègues d’IDF :

Pierre LE FUR.

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