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Que prioriser dans les travaux des champs… ?

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Nous sommes au 20 mars et force est de constater que la météo nous retarde dans les travaux des champs ! Semis de céréales et de protéagineux toujours pas réalisés ou encore des désherbages restant à faire alors que les mauvaises herbes, elles, n’attendent pas… Sans compter les travaux de sols de printemps en rade. Bref il va falloir faire des choix et prioriser les travaux si on ne veut pas être débordé ce printemps !

Le désherbage

Cette fenêtre météo va nous offrir des créneaux de désherbage d’ici la fin de semaine. Même si le retour du mauvais temps est annoncé pour le weekend end, tout passage mécanique est le bienvenu dans les parcelles de céréales semées durant l’hiver. En fonction des situations, herse étrille, houe rotative ou bineuse seront plus ou moins efficaces. On observe plusieurs situations en plaine :

  •  Les semis tardifs de janvier. / février sont globalement propres. Si les sols sont battus et fermé, la houe tirera son épingle du jeu. Dans des sols ayant conservé un aspect légèrement motteux et friable, la herse étrille sera plus efficace.

 

  • Les semis de fin novembre et décembre sont souvent plus sales. Les adventices dépassent souvent le stade cotylédon où elles sont les plus sensibles aux passages d’outils en plein. Dans ce cas, pour les agriculteurs équipés, un premier passage mécanique à la bineuse peut-être une bonne option. La limite de l’outil dans un créneau aussi court réside dans le faible débit de chantier et la portance des sols.

 

 

 

 

Pierre DURAND

Les travaux de sol

Deux cas de figures se trouvent fréquemment en plaine. Certains ont pu réaliser leurs labours d’hiver alors que pour d’autres, les labours restent à faire.

Sur labour d’hiver la préparation des sols est classique et dès que le labour « blanchira » les reprises de travail superficiel pourront se faire à la herse rotative ou à l’outil à dent en fonction des types de sol. Dans le cas de semis de céréales de printemps et de protéagineux en sol superficiel, si les conditions sont favorables, il ne faut pas retarder les semis !

Pour les cultures d’été, on peut attendre un ressuyage complet du labour s’il n’a pas « verdi » durant l’hiver et reste propre. Dans le cas contraire, une reprise avec une préparation superficielle s’impose pour limiter l’évolution des adventices. Les faux semis ultérieurs viendront à bout d’éventuels repiquages. En fonction de la météo, notamment en cas de temps sec et desséchant, un roulage doit s’envisager.

Concernant les labours de printemps, le créneau de cette semaine devrait permettre leur réalisation dans de bonnes conditions de ressuyage. De plus il faut avancer dans les travaux des champs si on ne veut pas être débordé en avril ! Un principe : ce qui est fait n’est plus à faire ! Un labour jeté permet d’éviter trop de reprises de sol ultérieures mais il sera impérativement roulé. Avec les printemps secs à répétition, on s’aperçoit qu’il est souvent préférable de préparer son sol pour les cultures de printemps directement sur labour. Cela permet de préparer un bon lit de semence et de commencer les 1er faux semis.

 

Ne pas semer coûte que coûte !

Les implantations réalisées cet automne en conditions très moyennes sont là pour nous le rappeler. La date de semis est conditionnée par la date de ressuyage des sols et la possibilité d’exécuter une préparation superficielle en un minimum de passages. À la suite de l’hiver humide, il est essentiel d’attendre un ressuyage correct du sol plutôt que de vouloir semer à tout prix. L’ordre des parcelles à semer est déterminé en fonction de ce critère. Une culture mal implantée sera beaucoup plus sensible aux accidents climatiques à venir.

Sur céréales, un semis tardif début avril, au lieu de fin février / début mars, engendre un recul de la date d’épiaison d’environ dix jours et un raccourcissement du cycle d’environ vingt jours (Source Arvalis). Le risque d’échaudage des grains au cours de la phase de remplissage est plus élevé. Semer tardivement, c’est donc un pari sur le climat, que l’on doit néanmoins nuancer selon les situations :

  • Pour les sols profonds avec une bonne réserve utile, il n’est pas rare d’avoir de belles surprises, même pour des semis de début avril.
  • Pour les sols plus superficiels, avec une réserve utile plus faible, les conséquences d’un semis après le 25 mars seront rapidement beaucoup plus lourdes si les conditions pendant la montaison ne sont pas favorables.

 

 

Alain LECAT – Gilles SALITOT

 

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