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Valorisation des PDT par les bovins

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La pomme de terre est un aliment très apprécié des ruminants et consommé sans difficulté.

Sa faible valeur d’encombrement (comparable à celle de la betterave fourragère) permet d’augmenter l’ingestion globale et par conséquent le niveau énergétique de la ration. 

L’incidence sur les résultats techniques a été mesurée par des essais menés sur les troupeaux laitiers des lycées agricoles de Radinghem (62) et de Merval (76) : la pomme de terre entière et crue, distribuée à raison de 3 kg de MS (15 kg bruts) en complément du maïs fourrage et en remplacement d’une partie du concentré énergétique, a permis une augmentation de la quantité globale de MS ingérée, une production laitière quasi identique et de meilleurs taux (en particulier le taux protéique)

Pour l’engraissement des jeunes bovins, la pomme de terre s’apparente à un concentré énergétique. A retenir l'équivalence alimentaire suivante : 4 à 5 kg bruts de pommes de terre = 1 kg de blé aplati = 1.1 à 1.2 kg de pulpes sèches.

    
La teneur en amidon du tubercule est particulièrement élevée et avoisine 65-70 % de la MS. Il est indispensable de bien gérer les quantités distribuées et de respecter certaines précautions d’emploi :

  • prévoir une transition alimentaire progressive sur 2 à 3 semaines (5 kg bruts maxi par semaine)
  • distribuer en premier les autres fourrages puis les pommes de terre lorsqu’elles sont distribuées à part. Il est préférable de disposer d’une place à l’auge par animal pour éviter la surconsommation individuelle..
  • associer des aliments fibreux pour compenser le manque de cellulose
  • éliminer les tubercules verdis, germés ou pourris
  • éviter le risque d’étranglement en distribuant les tubercules sur le sol. Un cornadis ou une barre au garrot empêchent les animaux de relever la tête (ayez sous la main une sonde oesophagienne)
  • mettre des pierres à sel à disposition du fait d’une teneur en potassium élevée


La distribution sera limitée à 3 kg de MS pour un bovin adulte (15 kg bruts) et 2 kg de MS (10 kg bruts)  pour un bovin en croissance. Ces quantités pourront être diminuées si les pommes de terre sont distribuées en complément d’un maïs déjà riche en amidon (> 35% de la MS). 


Les pommes de terre se conservent à court terme en l’état sur une durée limitée de 1 mois à cette période, la pomme de terre pouvant se remettre à germer (2 à 3 mois l’hiver). Un stockage en tas placé au frais et à l’abri de la lumière suffit (couvrir plutôt avec de la paille qu’avec une bâche). 

Pour une durée plus longue, les pommes de terre peuvent être ensilées en lits alternés de 15 à 20 cm avec un fourrage humide (ensilage d’herbe ou de cultures dérobées, maïs fourrage). Il est important de bien tasser le mélange, l’emploi d’un conservateur n’est pas nécessaire. La quantité à incorporer dans le silo doit être limitée à 30% maxi pour permettre une bonne acidification du fourrage. Elle sera fonction du niveau de consommation souhaitée par les animaux avec un maxi de 3 kg de MS par UGB et par jour. Compter 650 à 700 kg par m3 de pommes de terre. Le processus de fermentation avec échauffement du silo aura pour effet de « cuire » la pomme de terre au sein du fourrage. S’assurer de disposer au préalable de pommes de terres saines et propres, sans cailloux.

Le prix des pommes de terre est le résultat d’une négociation entre le producteur et l’éleveur. Au prix d’achat des pommes de terre, ne pas oublier d’ajouter le coût du transport (qui peut s’avérer important pour un produit à faible teneur en MS) et d’évaluer le travail supplémentaire lié à l’approvisionnement et la distribution. S’assurer d’une régularité de l’offre pour limiter les transitions alimentaires.
                            

Contact:  Pierrick BOULAN, conseiller Productions animales

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