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Nos agriculteurs ont la fibre écolo

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Retrouvez ici l'article de ce qu'on pouvait lire à la Une du Parisien la semaine passée.

Nos agriculteurs, ces écolos
Plus de 300 exploitants oisiens, six fois plus que dans les autres départements français, se sont engagés à réduire leur utilisation des produits phytosanitaires.


Voici un domaine dans lequel l’Oise fait la course en tête, contredisant les panneaux marqués « Ici on cultive votre futur cancer » qui, ces derniers jours, ont fleuri ici et là au bord des champs. « Dans le département, 300 agriculteurs se sont engagés vis-à-vis de l’Etat à réduire l’usage de produits phytosanitaires, annonce Laurence Legrand, ingénieur à la chambre d’agriculture de l’Oise. Ils ont cinq ans pour diminuer de 50 % leurs traitements.» Ainsi, 12 % des agriculteurs du territoire jouent la carte écolo, sur plus de 36 000 ha contrôlés régulièrement par les services de l’Etat.
« C’est six fois plus que la moyenne nationale. L’Aisne et la Somme, par exemple, comptent chacun 20 engagements, signale l’experte. Et la Seine-et-Marne, stratégique pour l’eau d’Ile-de-France, en a à peine plus. »


EFFET BOULE DE NEIGE
Grégoire Lhotte, agriculteur à Venette, est l’un des bons élèves. Alors qu’une exploitation moyenne diffuse entre 100 et 150 l d’eau et de produit par hectare, lui n’en utilise que 30 !
Notamment grâce à un pulvérisateur particulier dont il s’est équipé. « En dix ans, j’ai divisé par trois ma facture d’achat de produits », calcule celui qui cultive 900 ha. Et si son rendement diminue, son engagement lui offre une contrepartie financière. Le secteur du Compiégnois sert d’ailleurs d’exemple au niveau national : sur 220 agriculteurs, 110 se sont engagés ! « Il y a eu un effet boule de neige en voyant les voisins faire », suppute Nicolas Sainte-Beuve, agriculteur et maire de Rouvillers.


DÉJÀ DES EFFETS SUR LA QUALITÉ DE L’EAU
Comme beaucoup, il ne traite plus ses champs en préventif, laboure beaucoup moins et a investi dans du matériel. Notamment dans une station météo ultra-perfectionnée. Grâce à un logiciel, il reçoit une alerte en direct lorsque le temps devient propice aux développements de maladies. Il a alors douze heures pour agir. « C’est contraignant mais je n’ai pas perdu d’argent depuis les débuts, en 2011. »
Nicolas Sainte-Beuve teste aussi de nouvelles cultures, comme le lin.
L’agence de l’eau Seine Normandie, qui a depuis 2009 reversé 17 M€ aux agriculteurs engagés de l’Oise, fournit une liste de nouvelles semences moins gourmandes en produits.
Chanvre, sarrasin et luzerne apparaissent dans les champs. « Nous finançons des projets de transformation à long terme, indique Pascale Mercier, la directrice. Pour voir les résultats, il faut attendre que l’eau pénètre. Il y aura forcément des bénéfices sur sa qualité, on l’observe déjà dans le Valois. » Selon elle, dans l’Oise, quatre des douze nappes phréatiques, 30 % des rivières et 40 % des captages d’eau sont impactés par des produits phytosanitaires.

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